Transformation digitale, diversification des activités, renforcement de la position nationale en vue d’assurer le maximum de confort aux usagers. Telles sont, entre autres, les missions que s’est assignées Rail Télécom, Entreprise publique économique/Société par actions (EPE/Spa), filiale 100% de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Le tout au travers d’une prestation visant la qualité.
C’est dans ce décor planté que le Président-directeur général (P-dg) de Rail Télécom, Adel Zouggari, nous a accordé un entretien, en son siège, dans la commune de Bir Mourad Rais, à Alger.
Pouvez-vous communiquer davantage de détails sur le fonctionnement de Rail Télécom ?
Rail Télécom a pour vocation initiale de prendre en charge l’infrastructure télécom ainsi que les technologies avancées pour le compte de la SNTF, notamment, dans le cadre de la gestion et maintenance du réseau GSM-R (Global Système for Mobile communications-Rail), dont l’Algérie est membre.
Elle intervient, pour le moment, au niveau des sites implantés entre El gourzi (wilaya de Constantine) et Touggourt, exploités par la SNTF, en sus d’autres en cours de réception.
Rail Télécom, a pour but d’exploiter ces sites en assurant une maintenance préventive et curative continue pour le bon fonctionnement du réseau et l’amélioration de la sécurité ferroviaire, offrant un meilleur confort pour nos passagers
Les activités de Rail Télécom sont soutenues par une équipe technique de collaborateurs, rompus à l’exercice des métiers liés aux télécommunications, acquis à l’international mais aussi en local auprès de multinationales reconnues dans le domaine.
Combien d’employés compte Rail Télécom ?
Rail Télécom compte une trentaine d’employés directs qui ont une grande expérience dans le monde des télécom, réputé pour ses conditions professionnelles dictées par la rigueur et la discipline, comme Alcaltel, Nokia et Ericsson. Malgré leur expérience, les travailleurs de Rail Télécom sont encore très jeunes ; je suis le plus âgé d’entre eux, n’ayant que 44 ans.
D’ailleurs, la politique de l’Etat algérien encourage les jeunes. La preuve, les décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui tendent a encourager les jeunes à prendre des responsabilités et à contribuer à la gestion du pays. Pour étayer davantage mes propos, je relaterais cette anecdote : lorsque j’étais au Burkina Faso, les services consulaires algériens dans ce pays ont été enjoints de prendre attache avec nous, jeunes cadres, pour nous sensibiliser sur l’impératif de retourner au pays afin que l’Algérie bénéficie de notre savoir-faire et compétences.
A souligner également que le nombre des collaborateurs est appelé à augmenter dans le cadre de la politique de diversification que nous visons, pourvoyeuse d’autres recrues.
En quoi consiste cette diversification ?
Avant de parler de diversification, il faut aborder son préalable, à savoir, la politique de transformation digitale, prônée par le directeur général (DG) de la SNTF, Karim Ayache, qui y attache une importance primordiale. Dans ce cadre, un vaste chantier a été lancé, touchant différents segments ferroviaires, notamment, la maintenance et la billetterie, pour ne citer que ceux-là.
Au tout début, il y a eu le recrutement de jeunes développeurs, pour le développement de solutions innovantes, puis nous avons travaillé sur le raccordement des trains à l’Internet (On-Way marque déposée AT), durant les Jeux Méditerranéens d’Oran (JMO) 2022, sur 6 autorails (train rapide) et 6 autres trains reliant Alger à Oran.
Mission accomplie avec succès et à laquelle a pris part Algérie Télécom, qui, par l’apport de son équipe et P-dg Adel Bentoumi, a beaucoup contribué à la satisfaction des usagers des trains pendant tout le déroulement de cette compétition.
Ensuite, nos ingénieurs ont développé la solution de Vidéo on Demand (VOD), avec un contenu 100% algérien, donc familial, comportant plus de 120 films et documentaires, notamment historiques, qui ont été numérisés et insérés dans une application baptisée Rail TV.
Projet qui a vu le jour grâce à la collaboration de l’Etablissement public de télévision (EPT), l’Agence algérienne de Rayonnement Culturel (AARC) et le Centre algérien de développement cinématographique (CADC) ainsi que le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droits.
Donc c’est une opération-pilote ?
Oui effectivement, mais ce fut un essai concluant.
En sus de cela, nous allons lancer Rail BOOK, sur la même plateforme, qui favorise la lecture de livres à bord des trains, particulièrement ceux de nuit disposant de places couchées. Et qui sera renforcé, toujours sur la même plateforme, de Rail MUSIC, et probablement, Rail KIDS, dédiés aux enfants.
Nonobstant l’amélioration de la qualité de services au profit des usagers et abonnés de la SNTF, quels sont les dividendes financiers à générer pour Rail Télécom ?
Croyez-moi, notre souci primordial, conformément aux instructions de la Direction générale de la SNTF, c’est le confort de la clientèle. Certes nos statuts juridiques, EPIC (Entreprise publique à caractère industriel et commercial) pour notre tutelle, et EPE/Spa nous concernant, nous donnent toute latitude pour engranger des recettes pour assurer la pérennité.
Mais pour le moment, nous agissons d’une manière gracieuse, donc à titre non-lucratif, en attendant, à terme, d’engager des actions de marketing et de publicité à travers une autre filiale de la SNTF, j’ai cité Rail Pub Affichage, en ouvrant la publicité aux opérateurs économiques.
L’essentiel est que les Algériens ne paient rien en contrepartie de l’utilisation des applications mises à leur disposition.
Comment est venue l’idée de s’ouvrir à la presse et de communiquer promptement ?
« Plus on communique, mieux c’est », est notre adage. Nous, nous voulons gagner. Et pour gagner, il faut plus de transparence et de visibilité de l’entreprise.
Notre objectif est également de s’ouvrir au monde des startups afin d’encourager la mise en œuvre de leurs projets. D’où notre prise d’attache avec le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Startups et Algeria-Venture (A-Venture), l’accélérateur public des startups. Mais pas seulement. Nous voulons aussi investir dans cet écosystème des startups, que j’appelle les leaders, car c’est elles qui tirent la locomotive du développement économique.
BIO EXPRESS
Adel Zouggari, 44 ans, père de deux enfants, occupe le poste de Président-directeur général (P-dg) de Rail Télécom depuis décembre 2021.
Il capitalise une expérience de plus de 20 ans dans le secteur de télécommunications, de surcroit exercé au sein de grandes multinationales et à l’étranger, en Afrique et au Moyen-Orient.
En 2001, Adel Zouggari a débuté sa carrière professionnelle à Djezzy, l’un des deux opérateurs privés (le troisième étant Mobilis, opérateur public), exerçant en Algérie, Il sera, ensuite, responsable de déploiement de sites des télécommunications, au Soudan, et directeur des Opérations pour le compte de multinationales, au Congo Kinshasa et au Tchad.
Au Koweit, Adel Zouggari est responsable du déploiement de la 4G LTE à la société Viva Télécom, filiale du groupe Saudi Telecom company (STC), une fonction à l’issue de laquelle il revient, en 2014, en Algérie, pour y exercer, 6 ans durant, pour le compte du géant Ericsson Algérie.
Mission aussitôt accomplie, Adel Zouggari quitte encore une fois l’Algérie, s’envolant pour le Burkina Faso et le Niger, où il occupera le poste de directeur général (DG) de multinationales de renom.
De retour au pays, pour la deuxième fois, pour se voir nommer à la tête de Rail Télécom filiale 100% SNTF.