Social

Association nationale Mafatih Ettanmia : interactivité anti-corruption

L'Association nationale Mafatih Ettanmia et l'Observatoire national de la société civile, appuyés par académiciens et associations contre la corruption

Pour sa première sortie médiatique, l’Association nationale Mafatih Ettanmia, organise, le 9 décembre à AZ Hôtels de Vieux Kouba (Alger), un atelier interactif sur « le rôle de la société civile dans le cadre de la lutte contre la corruption », coïncidant avec la célébration de la journée mondiale de lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre de chaque année.

D’emblée, Association nationale Mafatih Ettanmia, présente sa stratégie articulée autour de trois grands axes :

  • le développement durable
  • bonne gouvernance et transparence
  • citoyenneté

Le choix de la composante de la société civile présente lors de cette journée est dictée, indique Adel Bourezegane, président de l’Association nationale Mafatih Ettanmia, par des considérations de proximité de la capitale, Alger.

Atelier interactif : fédérer les représentants de la société civile

L’atelier interactif, vise à rassembler les représentants de la société civile autour des mots d’ordre consacrant le droit à la lutte contre la corruption, notamment, la dénonciation des faits corrupteurs, le perfectionnement en matière réglementaire, notamment dans les aspects liés à la législation relative à la lutte contre la corruption.  

Mais pas que. L’atelier interactif, lance, via le panel d’universitaires, un débat autour de l’impératif d’avoir une société civile impliquée d’une manière effective dans la lutte contre la corruption.

Le panel, a été composé de :

Hamza Khadri, représentant de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, par sa communication « les efforts de la Haute autorité en matière de prévention et de lutte contre la corruption. » ;

Ahmed Si Youcef, chargé des études à l’Observatoire national de la société civile (Onsc), animant une communication « Le rôle de l’Onsc dans la sensibilisation de la société civile à la prévention contre la corruption. » ;

Lazhar Maroc, professeur à la Faculté des sciences politiques de l’Université Alger I, qui a présenté : « Le rôle des médias dans la diffusion de la culture de la lutte contre la corruption au profit du citoyen. »

Khadri : « le paiement électronique synonyme de rapatriement de l’argent informel »

Hamza Khadri, insiste sur le mérite et la compétence comme critères de choix pour décrocher les postes de responsabilité, appelant également à la considération du citoyen, qu’elle que soient sa responsabilité professionnelle et son statut social. Comme facteur stratégique de lutte contre la corruption, notamment, l’universitaire confirme le rôle de la digitalisation, qui en voie de généralisation au sein des administrations et institutions publiques. La généralisation du paiement électronique, troisième axe stratégie mis en valeur par Khadri, permet au moins, à ses yeux, trois avantages :

 1-Rapatrier l’argent informel et son injection dans la trésorerie publique ;

2-Lutter contre la fraude fiscale,

3-Mettre un frein aux avantages indus.

«Les dénonciateurs de corruption sont protégés»

Photo APS lors de l’installation par le Président Tebboune de l’Onsc

Le représentant de la Haute autorité de prévention, de transparence et de lutte contre la corruption, présidée par Salima Mousserati, rappelle que dans le cadre de sa stratégie 2023-2027, elle s’est assigné 5 principes,  17 objectifs et 60 projets. L’implication de la société civile dans la lutte contre la corruption est, quant à elle, motivée par deux faits : la consécration de la démocratie participative dans la Constitution de 2020 et la ratification de l’Algérie de la convention des Nations-Unies, le 25 Août 2004, puis traduite concrètement dans la loi n°06-01 du 20 février 2006, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Concernant la protection des dénonciateurs des faits de corruption, Khadri rassure en disant que « la loi les protège contre tous représailles externes. », alors que pour les faits de dénonciation, la Haute autorité qu’il représente, en a transmis aux juridictions compétentes plusieurs centaines de dossiers, laissant ainsi place aux magistrats de lancer des instructions pour faire toute la lumière sur les faits reprochés.

Si Youcef : « La liberté comme critère d’implication de la société civile»

Ahmed Si Youcef, rappelle que « les nouveaux codes de wilaya et de la commune, en voie d’être promulgués, renforceront beaucoup les prérogatives des élus. ». Concernant la bonne implication de la société civile dans la lutte contre la corruption, et aussi, pour que celle-ci ait un statut de force de proposition, et non seulement celui, actuellement en vigueur, à caractère revendicatif, le représentant de l’Onsc cite quelques critères :

  • la liberté d’expression, d’activités ;
  • la formation, dont l’Onsc en fait son cheval de bataille ;
  • le statut de leaders et de managers.

Enfin, Si Youcef, ajoute la représentativité, et ce, sachant que les membres de la société civile sont porteurs de métiers, de profils et occupant divers postes de responsabilité dans le milieu professionnel.

Maroc : « Médias : peu impliqués dans la lutte contre la corruption »

Lezhar Maroc. Photo El Moudjahid

Lezhar Maroc, a abordé le rôle des médias dans la dénonciation de la corruption, déplorant que rarement, et contrairement aux pays développés, on vu en Algérie des diffusions de scandales incriminant des personnalités politiques et économiques. Certes, le panéliste reconnait que pour en avoir, il faut que la presse jouisse d’une certaine marge de liberté. Il a, en ce sens, affirmé que les médias demeurent un vecteur pour orienter l’opinion publique afin que celle-ci participe à la lutte contre la corruption.

Benbraham : « Créer une plateforme en ligne regroupant toutes les associations »

« Nous disposons d’un potentiel énorme en futures générations, capable de relever le défi de l’alliage de la modernité, de l’innovation et du respect de nos valeurs ancestrales et d’authenticité. Il suffit de compter le nombre de 11,5 millions d’admis dans le circuit scolaire et universitaire pour s’en convaincre. », indique Noureddine Benbraham, président de l’Observatoire national de la société civile (Onsc), ajoutant que « les indices d’une effective société civile étaient présents auparavant avec la Touiza, la Tadjmaat, etc. Actuellement, c’est sous le Web que la société civile est active, d’où mon appel à la création d’une plateforme en ligne pour avoir plus de visibilité aux représentants de la société civile. »

Enfin, Benbraham révèle que « selon les statistiques arrêtées au 31 décembre 2022, l’Algérie compte 136 000 associations recensées à l’échelle nationale, dont 126 000 à caractère communal. Toutefois, c’est un chiffre à prendre avec des pincettes, car il se peut qu’il soit revu à la hausse depuis cette date. »

Deux innovatrices honorées

La talentueuse animatrice de l’atelier interactif et la conceptrice du logo de l’Association nationale Mafatih Ettanmia, Hibatou Allah Redjah, designer freelance sous Hibox Creative, ont été, par surprise, honorées par l’association organisatrice de cette rencontre.

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