Algérie-Le Coronavirus a tout bloqué. Sauf le commerce. Les statistiques nous manquent, mais à vue d’œil, la semoule, le vinaigre blanc (il faut bien préciser la couleur) et le lait en sachet ou en carton et, seraient les produits les plus vendus. Peut-être bien plus que les bavettes et les solutions hydro alcooliques. Car l’Algérien aime bien ce propos de feu Houari Boumédiène, « nous n’irons pas au Paradis le ventre vide ».
Quelques grossistes et détaillants ont, semble-t-il, trouvé leur compte dans cette frénésie consumériste, consistant à acheter en quantité dépassant les besoins gastriques et de stocker pour parer au confinement annoncé et recommandé par les pouvoirs publics.
Ce qui n’est pas le cas des supérettes surtout, qui enregistrent un pic de vente surement jamais égalé auparavant. Pas de chiffres pour le moment, mais à voir les étagères des produits alimentaires vidés en une nuit, on s’en convainc de la bonne santé financière des commerçants.
Car, il faut le dire pas de gaieté de cœur, qu’il est désolant et même navrant, pour ne pas dire humiliant, le fait que des Algériens, se disant Musulmans ayant la foi en un Dieu le Tout-Miséricordieux (Ar-Rahmane), le Très-Miséricordieux (Ar-Rahim), le Pourvoyeur (Al-Razzak), Le Tuteur (El-Wakil), Le Généreux (Al-Karim) et 94 autres noms ‘’Plus beaux noms’’ ‘’Asma Allaha El Hosna’’, s’abaissent ainsi par des achats apocalyptiques.
C’est le moment de la surenchère. Un vendeur de fruits et légumes, nous a révélé que « je n’ai pas voulu ramener de l’oignon, cédé à 140 DA le kilo. »
Pic de vente de l’eau de javel
Fait aussi remarquée, même les vendeurs ambulants d’eau de javel, dont on ne connait l’origine, viennent plusieurs fois par jour sous les immeubles, alternant klaxons et cris de vente de produit très prisé par les ménages, surtout en cette campagne de désinfection tout azimuts.
A l’annonce d’un éventuel développement du Coronavirus et ses corolaires préventifs, le confinement et la fermeture de tous les commerces, le consommateur a vite fait de trouver la solution à son principal souci : les besoins gastronomiques.
Des images apocalyptiques resteront gravées dans la mémoire. Celles de consommateurs faisant de longues queues devant les magasins, se bousculant ou en étant gentils, l’essentiel est que l’acquisition d’aliments soit la finalité. « On dirait que nous sommes en guerre ! », a déclaré un citoyen indigné. « Oui, nous sommes en guerre biologique. », lui a-t-on rétorqué.
Gageons que le ministère du Commerce daigne nous fournir, Coronavirus battu, les chiffres y afférents au commerce des produits alimentaires, pour connaitre le classement. .
Les entreprises économiques en danger ?
En revanche, les entreprises économiques activant dans les secteurs du bâtiment, de la construction, des travaux publics, des solutions informatiques, sont dans une situation contraignante.
« A partir d’aujourd’hui, nous avons décidé de sortir en congé et de libérer tout le personnel. Les nouveaux cahiers des charges pour les marchés publics et même privés ne sont pas prêts d’être établis, alors que les projets en cours sont également bloqués en attendant des jours meilleurs. »
A indiqué par téléphone le commercial d’une société versée dans le digital, implantée à Alger. Un exemple parmi tant d’autres.