Numérique

EGDI : l’Algérie gagne 8 places mondialement et se classe 9e en Afrique

Le GAAN pond ses 10 commandements pour une meilleure transformation digitale

L’Algérie est classé e 112e sur 193 pays en matière d’indice de développement du e-gouvernement (EGDI), avec un indice du e-Gouvernement de 0.5611, selon l’enquête 2022 du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies  sur ses 193 pays-membres. Elle a gagné 8 places par rapport au classement de 2020 (classée 120e). L’Algérie fait partir du groupe 2 des pays au EGDI élevé, et se plaçant à la 9e place à l’échelle africaine. En EGDI, l’Algérie a été évalué dans l’OSI (Online Service Index), la TTI (Télécommunications Infrastructure Index) et HCI (Human Capital Index), réalisant des scores respectifs de : 0.3743+0.6133+0.595.

Les critères de l’EGDI 

L’OSI « mesure la portée et la qualité des services en ligne », basée sur 5 sous mesures :

La dimension du cadre institutionnel est la première, focalisée sur « la stratégie nationale de digitalisation, la structure organisationnelle, la législation régissant l’accès à l’information et sa confidentialité, et les données ouvertes (open data). »

La fourniture de contenu, deuxième sous-mesure, vise « l’objectif d’identifier dans quelle mesure les informations et ressources publiques essentielles sont disponibles en ligne. »

La prestation de services, basée sur « la disponibilité des e-services gouvernementaux», en est la troisième sous-mesure.

La quatrième sous-mesure, la participation et l’engagement, qui évalue la disponibilité de mécanismes et d’initiatives d’interaction et les opportunités de participation du public dans les structures de gouvernance.

La dimension technologique, cinquième sous-mesure, se concentre sur les caractéristiques techniques des portails pour spécifier comment le site et le contenu sont mis à disposition des utilisateurs ; les indicateurs pertinents se rapportent à des facteurs tels que l’accessibilité, la fonctionnalité, la fiabilité, la facilité de navigation, l’attrait visuel et l’alignement sur les normes technologiques. L’Algérie affiche un score de 0,3743, elle est donc pas loin de la moyenne africaine, mais inférieure par rapport à la moyenne mondiale.

2- TTI – Télécommunication infrastructure index : 

Dans ce domaine, l’Algérie a progressé  ces 2 dernières années, en connectivité et infrastructures. Selon le rapport, « l’Algérie dispose désormais d’un accès national à Internet haut débit et d’un nombre croissant d’utilisateurs de téléphones mobiles. ». Le score de l’Algérie dépasse même la moyenne mondiale en la matière : de 2018 à 2022, le TTI est passé de 0,3889 à 0,6133.

3- HCI -Human Capital Index ou l’indice du capital humain,

L’Algérie est forte d’un HCI de 0,6956.  Pour rappel, selon notre source, « l’HCI classe les pays en fonction de leur capacité à mobiliser le potentiel économique et professionnel de leurs citoyens. L’indice du capital humain varie entre 0 et 1, 1 signifiant que le potentiel maximum est atteint. »

Les 10 commandements du GAAN

Fidèle à son implication dans le secteur numérique en Algérie, le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN) a commenté à sa manière ce classement, en ces termes : « L’Algérie a fait de bons progrès en termes de connectivité et d’infrastructures, mais il reste encore beaucoup à faire en matière de dématérialisation des démarche administratives, de culture numérique et d’engagement citoyen. Notre pays a un potentiel énorme pour améliorer son index EGDI et se classer parmi les meilleurs pays en matière d’e-gouvernement. »

En dix clés de succès, qu’il a baptisés 10 commandements, le GAAN recommande pour une meilleure transformation digitale, ce qui suit :

L’identité numérique régalienne, consistant à la mise en place de l’identité numérique qui facilite à chaque citoyen de prouver, simplement, d’une manière sécurisée et sans ambiguité, son identité en ligne. L’objectif est d’assurer une meilleure accessibilité aux services sur le Net. Ce critère est « la clé de voûte du e-Gouvernment. », rappelle le GAAN.  

La réforme des processus. « La digitalisation ne signifie pas l’automatisation des processus actuels de l’administration. », précise le Groupement, ajoutant : « Il est nécessaire de les réformer pour plus d’efficacité et d’adaptation aux technologies nouvelles. »

Toutefois, la réforme en question est ardue, nécessitant pour qu’elle atteigne l’aisance requise, une plus large implication des acteurs de l’écosystème.  

Le leadership. Celui-ci est le gage de la réussite de transformation digitale de l’administration. « Un leadership fort, solide et reconnu par tous. », insiste le GAAN.

Cependant, « les dirigeants du projet du e-gouvernement doivent fixer des objectifs SMART et s’assurer que la vision est partagée par tous les acteurs concernés afin de les impliquer et de les motiver. », commande le Groupement, enchaînant : « Il faut également veiller à ce que les bonnes personnes soient mises en place pour mettre en œuvre la transformation, et qu’elles disposent des outils et des ressources nécessaires. »

Les investissements stratégiques. Un prérequis de taille, touchant la technologie, la formation et le développement des compétences. Ils doivent également etre adossés à des objectifs définis par l’équipe qui les dirige. Et dans ce cadre, le GAAN recommande de prioriser « les agences gouvernementales qui impactent directement le développement économique du pays. »

La collaboration. Elle est articulée autour de partenariats entre les agences gouvernementales, le secteur privé et les représentants de la société civile. Le souci principal est que les services en ligne soient en adéquation avec les besoins citoyens.

Sans oublier d’associer « les experts du secteur privé qui maitrisent le commerce électronique, les technologies de l’information, le marketing et la gestion de projets. », tient à indiquer le GAAN.

L’engagement des citoyens. Ceux-ci sont le socle de la transformation digitale, et dont les services publics digitalisés doivent être à leur portée. Le gouvernement électronique est surtout « une  vision centrée sur le citoyen. », déclare le GAAN.

La gestion des données, « efficiente et éthique », est réalisable à travers une  « infrastructure solide et sécurisée pour stocker, gérer et analyser les données. »

La cybersécurité, pour contrer le risque de cyberattaques, en mettant des mesures y afférentes, de protection des données et les systèmes d’information.

La gouvernance, nécessaire pour la transformation digitale de l’administration.  Pour ce faire, le GAAN conseille d’« adapter les structures existantes pour qu’elles soient compatibles avec les nouveaux processus de l’administration. »

Aussi, « des mécanismes garantissant la transparence et la responsabilité dans la gestion des données et des services numériques », doivent être de mise.

L’adaptabilité, répondant à la caractéristique de la transformation digitale : « processus dynamique qui doit être en permanence adapté aux évolutions technologiques et sociales ». La flexibilité étant donc de mise pour ne pas se cantonner dans la case de la résistance aux changements.

Le GAAN en appelle à l’intervention de Tebboune

En conclusion, le GAAN que « la volonté politique de réaliser la transformation numérique de l’Algérie est également présente et forte, et nous l’avons bien vu dans l’Engagement n°25 du Président de la République, qui stipulait : Réaliser une transformation numérique pour améliorer la communication et vulgariser l’usage des technologies de l’information et de la communication, notamment dans les services publics, et améliorer la gouvernance du secteur économique. »

Il en appelle à l’intervention du Président Tebboune pour « la mise en place de mécanismes pratiques pour concrétiser cette volonté politique sur le terrain, ce qui nécessite une coordination accrue entre les différents secteurs et acteurs gouvernementaux, ainsi qu’un investissement continu dans les infrastructures et les services numériques. La mise en œuvre du e-gouvernement nécessite une vision claire et une stratégie solide, et nous sommes sûrs qu’avec les outils appropriés et la bonne direction, l’Algérie peut atteindre le sommet dans le domaine de l’e-gouvernement. »

Qu’est ce que l’EGDI?

L’index de développement du egouvernement (EGDI) a été créé par l’United Nations Department of Economic and Social Affairs (UN DESA : United Nations Department of Economic and Social Affairs), il permet aux 193 membres des Nations Unies de comparer leur performance en matière de egouvernement et d’identifier les domaines où des progrès supplémentaires sont nécessaires. Il est basé sur 32 indicateurs répartis sur trois dimensions déjà citées : l’OSI, TII et HCI.

Le rapport sur la gouvernance électronique pour 2022 est le 12e du genre publié par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies. Il met en évidence les efforts des 193 pays membres dans leurs transformations digitales, tout en jaugeant des évolutions  dans l’usage des TIC par les gouvernements. Cette enquête est éditée chaque 2 ans, fournissant une banque de données sur la transparence, l’inclusion, l’efficacité et d’efficience ainsi que les données statistiques actualisées sur l’utilisation des TIC par les administrations publiques.

Photo: nticweb

Détails sur l’EPI

L’indice de participation électronique (EPI) est une mesure complémentaire à l’EGDI, « classant les pays en fonction de leur utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour engager les citoyens dans le processus démocratique. », indique le document en notre possession.

Le score EPI d’un pays est calculé en fonction de, notamment :

  • la disponibilité d’informations sur les élections et le processus de vote,
  • la disponibilité d’une plateforme en ligne permettant aux citoyens de s’engager dans le processus décisionnel,
  • la disponibilité d’outils en ligne permettant aux citoyens de signaler des problèmes et de demander des services,
  • la disponibilité d’informations sur les finances publiques,
  • la disponibilité d’informations sur les lois et les règlements,
  • la disponibilité d’une plateforme en ligne permettant aux citoyens de suivre l’activité parlementaire.

 

 

 

 

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