Mettre en place une délégation rattachée à la Présidence chargée de « faire faire la transformation digitale », dotée de la prérogative d’ordonner aux ministères de procéder aux étapes de la transformation digitale.
Telle est la proposition de Younes Grar, ex-conseiller au ministère de la Poste et Technologies de l’information et de la communication (MPTIC° chargé de l’élaboration de la stratégie e-Algérie 2013 de Juillet 2008 à septembre 2010, suite à la présentation de sa communication « L’archivage numérique: étape importante dans toute stratégie de transformation digitale», lors de la 2e édition de la Rencontre Professionnelle de la Gestion Electronique des Documents et la Transformation Digitale (PROGED II), qu’organise PROARCHIVE Solutions, du 24 au 26 septembre 2023, à Eurojapan Résidence, à Hassi Messaoud, wilaya d’Ouargla, au Sud de l’Algérie.
PROGED II, sous la houlette de sa Directrice Manel Hanifi, est parrainée par le ministère de l’Economie de la connaissance, des Startups et des Micro-Entreprises, et consolidé par la participation des ministères de Finances, de l’Intérieur, des collectivités locales, de l’Aménagement du territoire (MICLAT), et des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. PROGED II a bénéficié également du partenariat du Cluster Digitale Africa (CDA), présidé par Amadou Diawara.
« La délégation aura mission de faire la veille », tient-il à rajouter.
Grar, a également rappelé l’importance de l’intelligence artificielle (IA), « la plus grande avancée technologique depuis l’ordinateur personnel », selon les déclarations de Bill Gates, le patron de Microsoft, comme valeur ajoutée dans le fonctionnement de l’Administration et/ou l’Entreprise.
Pour cela, il a insisté sur l’importance de la formation et l’enseignement dans ce domaine, et ce, pour permettre à l’Algérie de se doter de son IA locale au lieu de toujours recourir, notamment, au ChatGpt et d’éviter de stocker nos données à l’étranger.
Hommage à Youcef Mentalechta
Concernant l’historique du digital en Algérie, Younes Grar a tout d’abord, cité le nom de Youcef Mentalechta, le père de l’informatique en Algérie, chercheur algérien originaire de Ain Defla, né à Blida en 1934, le premier à avoir introduit, en 1993, l’Internet en Algérie, en raccordant le Centre de recherche sur l’information technique et scientifique (Cerist) à un Centre de recherche basé en Italie.
Quelques chiffres-clés
Younes Grar, parcourant les étapes de la numérisation en Algérie, donne ces chiffres :
- Première connexion 10 Kbps en 1993, 64 Kbps en 1998 (X7) puis 1 Mbps en 2000 (X16), actuellement 7500 Gbps (X7.5M)
- plus de 4 millions d’abonnés ADSL et 900 000 abonnés FTTH (Fiber to the home),
- 30 millions d’abonnés 3G,
- 9 million d’abonnés 4G,
- plus de 20 millions de comptes Facebook ,
- des millions de comptes Youtube, Twitter, Instagram, etc.
Pour l’assistance composée d’une 30 d’entreprises, entités et organismes publics, Younes Grar a tenu à préciser que la dématérialisation doit précéder la digitalisation avant d’être couronnée par la transformation digitale.
La loi 18/07 : son public et ses sanctions
Tadjeddine Bachir, quant à lui, a expliqué les principes de la loi 18/07 du 10 juin 2018 relative à la protection des données personnelles dans le traitement, basée sur la norme ISO 27 017. Etant promulguée pour la Data, la 18/07 concerne toutes les technologies, notamment, l’IA. Il a, pour cela, rappelé l’article 47 de la Constitution qui stipule dans son paragraphe 1 : «Toute personne a droit à la protection de sa vie privée et son honneur », et dans son paragraphe 4 : « La protection des personnes dans le traitement des données personnelles est un droit fondamental ».
La 18/07 concerne toute organisation, publique ou privée, établie en Algérie, qui traite des données personnelles au profit des résidants algériens, mais aussi les sous-traitants qui traitent des données pour le compte personnelle.
5 ans de prison pour la sanction pénale la plus lourde
Concernant les sanctions administratives, la loi 18/07, dans ses articles 46 à 53, commence par l’avertissement pour aboutir à une amende de 500 000 DA. Quant aux sanctions pénales, elles sont étalées, dans les articles 54 à 74, d’une peine de 6 mois pour la plus légère à 5 ans pour la plus lourde.
Jumeaux Numériques
Enfin, la 1re journée de PROGED II a été consacrée à l’expérience des Jumeaux Numériques pour le projet de cadastre et d’utilisation de la technologie 3D ans un projet de construction aux Emirats arabes unis. Et c’est à e-File, une société fondée par Hussein Al Zeer, d’origine palestinienne, que revient ce projet, qui peut, selon Samir Hanifi, directeur Stratégie et Développement de PROARCHIVE Solutions, étre exploitée pour une région, telle Sidi Abdallah (Alger), au vu que cette technologie requiert comme avancée notable pour le développement économique. Cette expérience n’a pas été sans susciter le débat et l’enthousiasme des présents, surtout de la part des représentants des ministères.
La valorisation du parcours de Nacer Fateh
La 1re journée a également été marqué par la « valorisation du parcours » du P-dg de HESP, Nacer Fateh, qui a présenté son expérience en matière d’introduction de la transformation digitale dans le fonctionnement de son entreprise et sa satisfaction d’avoir PROARCHIVE Solutions comme partenaire.