Lancer périodiquement des formations au profit des acteurs des établissements d’accueil de la petite enfance (crèches) ; prioriser les besoins en formation des directeurs de crèches et des éducatrices ; établir des liens entre les directeurs des crèches ; mettre en relations crèches nationales avec des organismes internationaux afin de bénéficier des expériences mondiales et les adapter aux normes nationales et besoins des organismes nationales et l’enfant ; et, enfin, trouver solutions aux contraintes paradoxales dans l’application dans l’application de quelques clauses régissant les activités des crèches, en impliquant les syndicaux habilités.
Telles sont les recommandations de « Super Crèche 2022 », slogan de la formation de deux jours, les 05 et 06 août 2022, au niveau du Mall Mohammadia (Alger), organisée par Sofara Academy, un établissement de formation dirigé par Abdallah Daouadji.
140 crèches de 34 wilayas
La formation a vu la participation de 140 directeurs (en majorité des directrices) de crèches (établissement d’accueil de la petite enfance) agrées par le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme (MSFCF), venus de 34 wilayas. Une première dans les annales.
« La formation, en présentiel, a été initiée suite à une interaction, sur le Net, qui a duré prés de 3 ans, avec mes différents abonnés, en grande partie des directrices de crèches pour enfants agrées par le ministère de tutelle (MSFCF). Leurs différentes préoccupations exposées m’ont permis d’y voir plus clair et de procéder au lancement de cette rencontre afin de traiter des contraintes auxquelles sont exposées les crèches. »
A indiqué Abdallah Daouadji, manager de Sofara Academy, ancien directeur d’une crèche pour enfants pendant 15 ans et spécialiste en psychologie de l’enfant.
Le cahier des charges : casse-tête !
Des principales préoccupations soulevées, figure le cahier des charges régissant l’activité des établissements d’accueil de la petite enfance, contenu dans le décret exécutif n° 19-253 du 16 Moharram 1441 correspondant au 16 septembre 2019 fixant les conditions de création, l’organisation, le fonctionnement et le contrôle des établissements d’accueil de la petite enfance.
« Le cahier des charges, précise Daouadji, est utile dans son contenu, mais reste la problématique de son application sur terrain. Les législateurs devaient prendre en considération les spécificités de chaque région : on ne traite pas de la même manière une commune du chef-lieu comme une région désenclavée. »
Les conditions, jugées draconiennes stipulées dans le cahier des charges, ont fait, quand même, jaser quelques propriétaires des crèches pour enfants.
« Il est exigé la location d’une villa, pour les propriétaires de crèches qui en sont dépourvues, mais dont le loyer ne permet pas d’avoir des prix compétitifs, nous obligeant donc à augmenter les prix d’abonnement pour les parents d’élèves. Ces derniers ne peuvent souvent s’en acquitter. En contrepartie, il est difficile pour nous, à la longue, de supporter le loyer avec des tarifs d’adhésion qui ne peuvent souvent amortir notre investissement. », a expliqué Rabha M’Hamed, directrice d’une crèche pour enfants à Oran, et membre du Bureau d’Oran de la Fédération nationale des établissements d’accueil de la petite enfance.
Concurrence déloyale : ces associations qui dérangent
L’obligation du cahier des charges n’est pas élargie, loin s’en faut, aux autres intervenants dans la mise en place de crèches ou d’établissements d’accueil pour la petite enfance.
Parmi ces derniers, les associations. Celles-ci se retrouvent, logiquement, dans le collimateur des propriétaires des garderies pour enfants.
« Le hic, c’est qu’en dépit de leur vocation non-lucrative, les associations nous talonnent dans l’accueil des enfants en bas âge. D’un coté, elles ne sont pas soumises aux clauses des cahiers des charges, et d’un autre, elles fixent des prix très concurrentiels, donc attractifs pour les parents d’élèves peu soucieux de se conformer à la réglementation en vigueur. », tient à préciser Affef Bouneb, propriétaire de la crèche OptiMômes, à Cheraga (Alger).
Gestion de crises, comportement des assistantes sociales, etc
Chute d’un enfant, départ imprévu d’une assistante sociale, panne d’électricité, rupture dans l’alimentation en eau potable (AEP), etc.
Autant de dysfonctionnement qui minent le quotidien d’une crèche, et auxquels il faut parer au plus pressé pour prévenir des découlements inespérés.
Ce sont également quelques thèmes abordés par Abdallah Djaouadi, lors de la formation de deux jours. Le coach s’est efforcé d’y apporter les résolutions appropriées.
Bureaucratie
Comme attendu, la bureaucratie fait, encore une fois, parler d’elle. « Au vu des pièces constitutives du dossier, l’agrément doit être délivré en l’espace de 3 mois au maximum à compter du dépôt du dossier du candidat à disposer d’une crèche. Malheureusement, l’Administration met souvent prés d’une (01) année pour y répondre favorablement ; il y en a qui ont épuisé le contrat annuel de location pour se voir accorder l’agrément en question ! », révèle le manager de Sofara Academy.
Le contenu pédagogique : le maillon faible
« Au vu de son importance, j’ai laissé le débat sur le contenu pédagogique pour une autre session de formation. »
A indiqué Abdallah Daouadji, qui enchaine : « Il faut, toutefois, relever le mérite de l’élaboration par le ministère de tutelle d’un guide dont le contenu demeure acceptable mais à enrichir, si nous voudrions atteindre la qualité requise matière d’enseignement de nos enfants. »
Il conclut en disant : « Une solution médiane existe, à savoir, recourir à l’expérience ou au partenariat avec des Maisons d’éditions arabes qui ont derrière elles un legs important en manuels pédagogiques. et socio-éducatifs »