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Webinair Sanofi sur HTA : Impératif d’autres approches de traitement de la HTA en Algérie

Sanofi-« Le changement thérapeutique s’est effectué dans 35% des cas à 6 mois et dans 46,5% des cas à 12 mois. »

Révèle l’étude INITIATION (Prise en charge de l’hypertension artérielle en primo dispensation chez les patients algériens en pratique médicale courante), réalisée par Sanofi en Algérie, entre 2015 et 2017.

« C’est la première étude descriptive longitudinale sur la prise en charge thérapeutique de l’hypertendu algérien. », tient à indiquer le professeur Djameleddine Nibouche, lors du webinair de formation « L’hypertension artérielle, de son épidémiologie et de l’importance d’une plus grande sensibilisation. », organisée au profit de la presse spécialisée dans la santé, le 14 octobre 2020, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’hypertension artérielle (HTA), coincidant avec le 17 mai de chaque année.  

« Ceci a permis de mieux contrôler la pression artérielle malgré une monothérapie d’initiation évaluée à 69%. », tient à ajouter le chef du service du Centre hospitalier universitaire (CHU) Nafissa-Hamoud, à Alger

« L’étude INITIATION, poursuitil, a évalué aussi le profil d’une population hypertendue algérienne, le comportement du malade hypertendu algérien en période thérapeutique sur une année, le comportement du médecin algérien vis-à-vis de la prise en charge du sujet hypertendu à différents niveau de risque, le mode de prescription médicale adoptée par les médecins algériens et le mode de suivi médical adopté par les médecins algériens. »

Expliquant davantage que « Concernant les résultats, en matière de traitement la logique a été respectée, les classes thérapeutiques ont été utilisées par les médecins de la façon suivante : ARAII: 344 patients (61,6%), Inhibiteurs calciques: 344 patients (24,6%), Diurétiques: 114 patients (20,4%), IEC: 107 patients (19,1 %), Béta-bloqueurs: 55 patients (9,9%), Anti-hypertenseur central: 1 patient. »

Concluant, à la lumière de ce qui précède, que « le médecin algérien, dans cette étude, a montré qu’il réagissait bien aux recommandations thérapeutiques puisqu’on atteint la cible tensionnelle désirée dans 74,6% à 12 mois, alors qu’elle était de 66,7% à 6 mois. Ce défaut d’inertie a été le point positif de l’étude malgré une compliance jugée faible de 40,5% à 12 mois. »

Aussi que « des progrès importants ont été accomplis en matière de prise en charge du sujet hypertendu algérien mais des insuffisances persistent au niveau du comportement du médecin et surtout du malade. D’autres outils de performance doivent recherchés pour une nouvelle approche du traitement de l’hypertension artérielle en Algérie. »

INITIATION, est une étude qui n’a pas la vocation d’une enquête épidémiologique sur l’atteinte de la cible tensionnelle, mais plutôt à vocation prospective « sur une population algérienne évaluant son comportement et celle du médecin ainsi que les résultats obtenus en matière de cible tensionnelle et d’adhésion thérapeutique. », a précisé le conférencier.

 Argumentant encore, Djameleddine Nibouche a souligné que « Le médecin a été mis évidemment sous l’influence de performance et le malade sous l’influence d’une bonne adhésion et d’une bonne persistance. De ce fait, elle ne peut être comparée aux études antérieures comme l’étude PACT (prévalence de l’atteinte de la cible tensionnelle chez l’hypertendu algérien) réalisée par Sanofi en Algérie, en 2007. »

 Covid-19 et HTA : Le couple maudit

Parallèlement à l’étude INITIATION, le professeur Djameleddine Nibouche a abordé le thème tendance, à savoir, la pandémie Coronavirus, en faisant une corrélation entre ce dernier et la HTA.

 « L’Hypertension artérielle ne favorise pas la survenue d’une infection à coronavirus Covid-19. », indique Djameleddine Nibouche, nuançant toutefois ces propos en disant que « cependant que les patients souffrant d’hypertension artérielle se rendent compte qu’ils courent un risque accru de mourir de la Covid-19. »

Le professeur plaide également pour l’impératif pour l’hypertendu de poursuivre ses soins.

« Il arrive que certains des patients convoqués ne se rendent pas aux consultations de peur d’être contaminés. Ce défaut de prise en charge risque d’avoir des conséquences à long terme en sachant que la baisse très importante du nombre de consultations, observée à partir du début du confinement, est beaucoup moins marquée actuellement. », met-il en garde.

Insistant encore en ces termes : « Il faut appeler les patients surtout hypertendus à ne pas reporter les soins dont ils ont besoin, et ce malgré le contexte sanitaire actuel. Cette recommandation concerne tout particulièrement les personnes vulnérables. »

Par ailleurs, le Professeur s’est référé à une publication dans The Lancet du 14 mai 2020, stipulant que « lorsqu’un patient avec un diabète a la maladie COVID-19, un traitement préexistant comportant unIEC ou un ARA2 pour soigner une hypertension artérielle, diminue de près de 50% le risque d’hospitalisation pour forme grave. »

Il y est ainsi suggéré que les hypertendus « ne doivent pas interrompre ou modifier leur traitement antihypertenseur habituel. »

Au début du webinair, le Professeur Djameleddine Nibouche a révélé que « la HTA est la plus fréquente des affections cardio-vasculaires : sa prévalence en Algérie est variable en fonction des études réalisées sur la population adulte, elle est de 25% selon l’étude du Pr Feghoul en 1987, 35,5% selon la société algérienne d’hypertension artérielle en 2004, 26% selon l’étude Step-OMS de 2005, 24,93% selon l’étude Tahina en 2007 et 23,6% selon l’étude Step-OMS de 2017. »

« La différence de prévalence entre les différentes études est liée à des méthodologies différentes. », tient-il à préciser

A la lumière de ces études, il en ressort qu’un peu du quart de la population algérienne âgée de plus de 18 ans est hypertendue, le risque d’en devenir augmente avec l’âge, la  prévalence atteint 62% dans la tranche d’âge se situant entre 60 et 69 ans, que la plus élevée étant localisée en Afrique.

Enfin, la mortalité liée à l’hypertension avoisine les 9.4 millions de décès par an, soit un peu plus de la moitié de la mortalité causée par les maladies cardiovasculaires, qui elles, enregistrent 17 millions de décès par an dans le monde, soit près d’un tiers de la mortalité totale.

Rym Fettouche, Directrice Communication, chez Sanofi Algérie

En clôture du webinair, le Professeur Djameleddine Nibouche, a répondu à quelques questions des journalistes, via la plateforme gérée par la directrice communication chez Sanofi Algérie, Rym Fettouche. Il a aussi, plaidé pour l’exercice physique au profit de l’hypertendu.

A notre humble avis, nous souhaitons que le sport doive être prônée dans le cadre d’une stratégie nationale au profit des malades chroniques et pas seulement, sous la houlette du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et ses démembrements, les directions de wilaya de la jeunesse et des sports (DJS). Et non comme une simple passion et legs imitatif exercé individuellement, en fonction de l’humeur, des moyens matériels et de la localisation géographique.

Bio express de Djameleddine Nibouche :

Djameleddine Nibouche

 

Djamaleddine NIBOUCHE est professeur en cardiologie depuis 1999 à la Faculté de médecine d’Alger. Il exerce au CHU d’Hussein-Dey en tant que chef de service de cardiologie.

Il a suivi ses études de spécialité à la Faculté de médecine d’Alger et à la faculté de médecine de Lille (France). Le professeur Djamaleddine NIBOUCHE est président honoraire de la société algérienne de cardiologie, il en a été le président effectif de 2004 à 2006.

Il est membre de la société européenne de cardiologie et membre correspondant de la société française de cardiologie.

Expert auprès de nombreux organismes nationaux et internationaux, il est l’auteur de plus de 600 communications scientifiques dont une thèse de doctorat de second cycle portant sur l’évaluation de la correction complète de la tétralogie de Fallot.

Ses domaines d’intérêt et de recherche sont : soins intensifs de cardiologie, hypertension artérielle, lipidologie, échocardiographie, cardiologie de l’enfant, athérothrombose, cardiologie du sport.

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