Renforcer la formation de qualité en intelligence artificielle (IA), ; encourager les informaticiens algériens à produire l’informatique et bien écrire les algorithmes ; créer l’écosystème favorisant la fixation des élites algériennes en Algérie pour atténuer de l’exode massif des cerveaux vers l’étranger ; encourager les startups qui activent dans le domaine de l’IA ; mettre la recherche appliquée au service des besoins socio-économiques, notamment, en consolidant le lien entre le milieu académique et les opérateurs économiques, publics et privés ; élaborer une stratégie pluridisciplinaire de mise en œuvre de l’IA, car son apport est transversal ; enseigner le deep learning pour lutter contre la cyber-sécurité et la cybercriminalité ; adapter la législation algérienne aux applications de l’IA.
Telles sont les principales recommandations de la Professeure Habiba Drias Zerkaoui, membre fondateur de l’Académie algérienne des sciences et des technologies (AAST) et présidente de la section Informatique au sein de l’AAST, lors de la conférence-débat qu’elle animée, samedi 2 mars, à la salle Ibn-Zeydoune (Office Riadh El Feht, Alger), intitulée «Intelligence artificielle quantique: comment se préparer à la prochaine révolution technologique ? »
Sensibiliser les pouvoirs publics quant aux enjeux de l’IA tous types confondus
« La conférence-débat revêt un caractère sensibilisateur en direction des pouvoirs publics afin qu’ils s’imprègnent des avantages menaces de l’intelligence artificielle et même de l’intelligence artificielle quantique, une avancée majeure de l’IA, qui connait déjà un boom en Chine et aux USA, surtout. », tient à préciser Professeure Habiba Drias Zerkaoui, paraphrasant même les Emirats arabes unis (EAU), unique pays arabo-musulman disposant d’un ministère de l’Intelligence artificielle : « L’Intelligence artificielle est désormais plus précieuse que le pétrole. »
Applications de l’IA : utilité transversale
Pour ce faire, Pr.Habiba Dries Zerkaoui, met l’accent sur les applications de l’IA notamment en ce qui concerne l’aménagement de l’emploi du temps. Comme le dit si bien cette citation : « Le temps c’est ce qui manque le moins » et tant que « le plus grand défi de l’IA, c’est d’avoir le temps ; d’où le recours à l’IA quantique, dont la puissance des ordinateurs en Qbits permet d’effectuer des opérations aussi rapides en un laps de temps très court.», indique Pr.Drias Zerkaoui, cette dernière a pris comme exemples pour l’exécution des avantages de l’IA, notamment :
- le tourisme : une gestion plus personnalisée et efficace dans établissements hôteliers ;
- la santé : la gestion des hôpitaux ;
- la recherche scientifique : l’emploi du temps des enseignants et leurs programmes pédagogiques ;
- les transports : notamment, les aéroports, en informatisant l’aménagement horaires des vols.
“Nous travaillons, au sein de l’université de sciences et des technologies Houari-Boumédiène de Bab Ezzouar (USTHB), sur l’IA depuis les années 1990. Nous avions meme développé un algorithme génétique, en 1994, et transmis aux autorités compétentes. Un projet qui n’a pas connu de suite à nos jours.”
Pr Habiba Drias Zerkaoui
Histoire de l’IA : l’évolution technologique inarrêtable !
Pr Habiba Dries Zerkaoui, a entamé son action de sensibilisation empreinte d’académisme documenté par une assez riche rétrospective de l’évolution de l’informatique dans le temps, et ses cinq générations d’ordinateur, équipement considéré selon elle, comme emblématique de la première révolution technologique, augurant des deux autres :
- L’intelligence artificielle : lancée en 1956
- L’intelligence artificielle quantique : première apparition entre 1990-2000.
Intelligence artificielle quantique : les 4 pays leaders
Ensuite, au sujet de l’intelligence artificielle quantique, elle a mis en relief les 4 pays qui ont massivement investi dans la recherche et développement (R&D) et les équipements acquis dans l’informatique quantique. Il s’agit de :
- La Chine : 54 milliards de dollars, en 2017, injectés dans la technologique quantique ;
- Les USA : 51,2 milliards de dollars, consacrés à la technologique quantique ;
- La Grande-Bretagne : 2,5 milliards de dollars, en mars 2023, pour le développement de la technologie quantique entre 2024-2034
- Le Canada : 360 millions de dollars, en janvier 2023, pour développer la recherche quantique.
Qui est Pr.Habiba Drias-Zerkaoui ?
Professeure Habiba Drias-Zerkaoui est Master en informatique de l’université Case Western Reserve University Claveland Ohio USA, en 1984 ; et Docteur d’Etat en informatique de l’université Pierre-et-Marie-Curie Paris 6 France, en 1993.
Habiba Drias Zerkaoui est professeur titulaire à l’université de sciences et des technologies Houari-Boumédiène de Bab Ezzouar (USTHB), où elle enseigne également l’intelligence artificielle (IA), spécialité qu’elle a renforcée, en 2009, par un programme de Master en IA. Au sein de l’USTHB, elle dirige également le Laboratoire de recherche en intelligence artificielle (LRIA), après avoir été, des années durant, directrice de l’Institut d’informatique.
L’IA est la spécialité qui fait aussi sa réputation à l’étranger, car elle la prodigue dans des universités internationales. Aussi : elle en fait la thématique nodale de beaucoup de nombreuses conférences internationales.
L’ex-directrice de l’INI (Institut national d’informatique) ou l’ex-Ecole supérieure d’informatique, au sein duquel elle fut, des années durant, une enseignante d’informatique, a occupé plusieurs postes :
- membre du Conseil scientifique de l’Agence thématique de recherche en sciences et technologies (ATRST),
- membre actif de plusieurs structures académiques et de recherche.
Habiba Drias Zerkaoui : la lauréate
Pr.Habiba Drias Zerkaoui est également directrice de 27 thèses de Doctorat, 55 mémoires de Master et 42 projets d’ingénieur. En 2013, Pr.Drias Zerkaoui est primée par le prix international SCOPUS en informatique.
Habiba Drias Zerkaoui : l’auteure
Dans le domaine de l’édition, Pr.Habiba Drias Zerkaoui est auteure de trois ouvrages pédagogiques :
- L’architecture des ordinateurs,
- La conception et la complexité des algorithmes,
- La compilation des langages informatiques.
En sus, elle est contributrice par 200 articles scientifiques et techniques dans des actes de conférences ainsi que pour le compte de revues internationales WOS et SCOPUS.