Industrie

FALMI 1 : la maintenance industrielle à la loupe

la 1re édition du Forum Algérien de la Maintenance Industrielle explore la quasi-totalité des aspects de la maintenance industrielle, en décortique les failles et propose des listes de solutions, et annonce le numérique comme thème du FALMI2.

FALMI 1 a clôturé ses travaux d’une journée, le 18 juin 2025, à Alger. Avec au final, la lecture d’une synthèse de recommandations et l’annonce de l’élaboration d’une série d’autres, plus fouillée, émanant d’une assistance multidisciplinaire et pluridisciplinaire, composée des panélistes de trois panels matinaux et de trois ateliers en après-midi. FALMI 2 est déjà sur les portes de l’évènementiel avec un thème tendance : « La maintenance industrielle à l’ère du numérique » ; le Comité technique du FALMI1 s’attelle déjà à le rendre plus attractif sur le plan de l’impact sur le développement économique et la gestion d’entreprise.

FALMI1 : l’expertise multidisciplinaire au service de la maintenance industrielle

Le 1er Forum Algérien de la Maintenance Industrielle, organisé par Leila Ziouani, spécialiste en évènementiel et communication d’entreprise, et la Bourse Algérienne de Sous-Traitance et du Partenariat (BASTP), que préside Kemal Agsous et dont le directeur est Aziouz Laib. FALMI1, modéré par Ahmed Lahri, est placé sous le parrainage du ministre de l’Industrie, visant de repositionner la maintenance industrielle dans le tissu économique algérien, s’est appuyé sur une expertise professionnelle, pratique et recherchée d’experts, mais surtout de managers ayant réussi l’intégration plus au moins réussie de la maintenance industrielle dans la gestion de leurs sociétés. GICA, sponsor Gold du Falmi1, avec deux sociétés de maintenance (effectuant même le montage industriel) qui font près de 90% des travaux, disposant même d’un bureau conseil, en est un exemple probant. Le cas de Cosider en a également été avancé.

La maintenance industrielle : indissociable de la stratégie globale de l’entreprise.

FALMI1, plaide pour un renforcement du partenariat public-privé et celui inter-entreprises, actes demeurant liés à une réglementation claire et adaptée aux tailles des entreprises pour que la « maintenance industrielle soit viable, durable et porteuse de souveraineté industrielle ». Pour Mohamed Biskri, directeur général du Groupe Technocast, également sponsor Gold de Falmi1, est d’avis qu’il faut ramener la maintenance industrielle à une dimension managériale et non seulement technique, notamment en l’intégrant dans les démarches du top management de l’entreprise. Pour d’autres intervenants, la stratégie de la maintenance industrielle est indissociable de la stratégie globale préconisée par l’entreprise.

Pièces de rechange : indisponibles !

La problématique des pièces de rechange a été soulevée. Outre le prix des pièces et leur conséquence sur le coût de la maintenance, il a également été énuméré leur indisponibilité et l’impératif que leur acquisition soit le fruit d’une fiche technique assez réfléchie et non émanant de collaborateurs manquant de formation et de spécialité en la matière. « Tant qu’il n’y a pas de pièces de rechange, il n’y aura pas de maintenance industrielle », lance un intervenant dans la salle.

Fournisseurs d’équipements : acteurs de la formation

D’où la proposition d’impliquer les fournisseurs d’équipements dans la formation en maintenance industrielle et assurer le transfert de savoir-faire. Des spécialistes ont touché, ici, du doigt, la problématique de « l’ingérence » étrangère en matière de résolution de « problèmes catégoriquement algériens ».

Maintenance algérienne : mains algériennes !

Même le « nec le plus ultra » en maintenance industrielle, à savoir, la télémaintenance est déplorée lorsqu’elle n’est pas puisée de « mains algériennes ». Ils en appellent, donc, au recours à la compétence algérienne issue de l’Université algérienne, à qualifier davantage au même titre que celle des centres de formation professionnelle, pour des tâches de maintenance industrielle, mais surtout à renforcer en nombre ; le manque des maintenanciers étant l’un des nœuds gordiens de la problématique de la maintenance industrielle.

Uniformiser les actions des établissements universitaires

Selon Pr. Bélaid Bouzouane, doyen de la faculté de Génie mécanique et Génie des procédés de l’université des sciences et des technologies Houari Boumédiène de Bab Ezzouar (USTHB), « l’USTHB a lancé deux masters en maintenance (ingénierie et management) et, en cours, un ingéniorat en maintenance industrielle. »

Plus approfondie est également la proposition de Said Babaci, président du cluster OPEX (excellence opérationnelle) et manager de Deltalog et Inkidia, « il faut uniformiser les actions de l’Université algérienne. »

La maintenance préventive : le maillon faible

La maintenance préventive est « appréciée » par son manque. Des spécialistes en louent son apport à la prévention des pannes induisant des conséquences financières déplorables.

De son coté, Said Kelanemer, Docteur en administration des affaires, expert en management, ex-cadre dirigeant dans les industries mécaniques, rappelle toutefois que « la maintenance préventive et même prédictive (installation de capteurs détecteurs de pannes) figure dans les actions des grandes entreprises, les petites et moyennes entreprises (PME), quant à elles, privilégient (malgré elles) la maintenance curative. »

Normalisation, certification, formation : le trépied de la maintenance industrielle

« Normalisation, formation continue et excellence opérationnelle, vers une maintenance industrielle effective », thème du deuxième panel, a permis à Djamel Hales, directeur de l’Institut algérien de la Normalisation (IANOR), rappelant au passage que « la norme est une garantie », de révéler que « le Comité national des Normes possède 56 normes algériennes liées à la maintenance industrielle. Au total, ce sont 900 normes internationales. »

De son coté, Mohammed Benbraika, professeur à l’Ecole nationale de Polytechnique d’Alger, plaide pour « une norme FIFA, qui a contribué à une meilleure gestion footballistique, notamment en matière d’entretien. »

Au sujet des « Normes de système de management », Rachida Boulassel, formatrice-auditeur certifiée QHSE (STORM – Bureau de conseil et de formation), membre du Comité technique du FALMI, recommande de « promouvoir l’adoption et l’application des normes ISO 9001 (management de la qualité), ISO 14001 (management environnemental), ISO 45001 (santé et sécurité au travail) comme base pour une maintenance industrielle structurée et performante. »

Normes spécifiques à la maintenance : l’impératif de la sensibilisation

Quant aux « normes spécifiques à la maintenance », elle a proposé de : « sensibiliser et encourager l’utilisation de normes algériennes spécifiques à la maintenance, et la norme ISO 50001 pour l’énergie. »

Globalement, Rachida Boulassel, a préconisé de :

  • organiser des ateliers et séminaires pour les professionnels sur l’importance et les bénéfices de l’application des normes ;
  • mettre en place des certifications reconnues pour valider les compétences acquises.

FALMI 2 : la thématique du numérique lancée par un panel sur la maintenance 4.0

« Maintenance 4.0 en Algérie : la réalité du terrain face aux impératifs technologiques ». Se projetant dans la deuxième édition du FALMI, les organisateurs balisent le terrain en organisant un panel dédié, qui fut d’ailleurs le « plus peuplé » en panélistes : 7 contre 6 panélistes pour chacun des deux premiers.

Un cadre d’Agrodiv a recommandé, à ce sujet, de «sélectionner des grandes entreprises publiques ou privées pour expérimenter des approches modernisées de maintenance (ex: maintenance prédictive, jumeaux numériques), afin de tirer des enseignements et de les diffuser pour une généralisation. »

Enfin, « en exploitant les données, la maintenance 4.0 améliore la performance des machines industrielles dans plusieurs secteurs. », précise Said Taflis, expert chez DEMAX EXPERT(Cabinet de Conseil et Assistance aux entreprises). Il a également déclaré que la maintenance 4.0 repose sur l’intégration de technologies numériques comme :

  • l’Internet des objets (IoT),
  • l’intelligence artificielle (IA),
  • le Big Data.

Autres recommandations du FALMI1 :

Création d’une fédération ou cluster algérien de la maintenance industrielle,

Création d’un Observatoire National de la Maintenance Industrielle chargée de la veille technologique, de la collecte et de l’analyse des données sectorielles, de la publication des bonnes pratiques et de l’orientation des politiques publiques ;

Accorder des avantages fiscaux significatifs et des allègements de taxes sur les équipements high-tech liés à la maintenance intelligente (capteurs IoT, logiciels de prédiction, équipements de diagnostic) ;

Lancement d’un concours national sur la meilleure œuvre médiatique (audiovisuelle, écrite et électronique) sur la maintenance industrielle ;

Créer une base de données de sous-traitants activant dans la pièce de rechange,

Orienter les startups vers les recherches sur des besoins des différents secteurs industriels en matière de maintenance  4.0,

Créer des liens entre les acteurs locaux et les éléments de la diaspora.

Un rapport complet de toutes les recommandations du FALMI1 est en voie de rédaction et sera diffusé ultérieurement.

Sponsors du FALMI1 :

FALMI1 a bénéficié du sponsoring de six sociétés, réparties de cette manière :

  • ASTALAVISTA : sponsor Platinium
  • le Groupe des industries du ciment d’Algérie (GICA) et Algeria Chemical Specialities (ACS) : sponsors Gold;
  • le Groupe Technocast et Cach Assurances : sponsors Silver;
  • Miniros : sponsor Bronze.
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