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Forum d’affaires algéro-tchèque : possibilités d’investissement étranger ou marché commercial algérien?

Les mines, l'énergie, les TIC, futurs domaines de partenariat entre l'Algérie et la République Tchèque

En fin de cette journée, après deux jours (21 et 22 novembre) de travaux au prestigieux hôtel El Djazair, du Forum d’affaires algéro-tchéque, nous saurons si les entreprises algériennes et leurs homologues tchèques ont conclu un accord de partenariat dédié à la revente en Algérie des produits fabriqués en République Tchèque, ou si, là c’est encore l’idéal, un investissement gagnant-gagnant aura mis les jalons de son exécution. C’en est les deux objectifs avoués de ce Forum, organisé par la Confédération algérienne du Patronat Citoyen (CAPC) et l’Ambassade de la République Tchèque, via la Confédération de l’industrie de la République Tchèque.

Double parrainage ministériel

Le Forum d’affaires algéro-tchèque est parrainé de part et d’autre des deux pays par le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, et du ministre du Commerce et de l’Industrie, Jozef Sikela, avec la présence de l’ambassadrice de la République Tchèque en Algérie, Lenka Pokorna.

Les arguments de la partie algérienne

Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a quant à lui, mis en évidence, longuement, les relations historiques entre les deux pays, notamment durant la période coloniale de l’Algérie, où la Tchécoslovaquie à l’époque a joué un rôle en faveur de notre pays. Ensuite, il a mis l’accent sur les réformes engagées par le gouvernement algérien, sous la houlette du Président Tebboune, dont la promulgation du code de l’investissement.

De son coté, Ghania Ouchait, directrice d’analyses des produits à l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), a présenté le bilan des relations commerciales entre l’Algérie et la République Tchèque, durant les cinq dernières années.

Il en ressort que la moyenne des importations de l’Algérie en provenance de la République Tchèque, ont atteint, de 2017 à 2021, 219,01 millions de dollars, dont le pic a été atteint en 2018 avec 329, 76 millions de dollars. Dans ce volet, les produits industriels importés par l’Algérie constituent 51,46% du taux global importé, soit 105,05 millions de dollars, alors que les produits agricoles sont de l’ordre de 48,36, correspondant à 98,37 millions de dollars, constitués de blé tendre, d’orge et de vaches laitières.

Quant aux exportations algériennes vers la République Tchéque, le bilan avance le montant moyen de 0, 248 millions de dollars sur les cinq années, dont le pic, en 2021, a été estimé à 0,417 millions de dollars. Les produits industriels se taillent la part du lion avec 94,80%, soit 0,396 millions de dollars, alors que les produits alimentaires d’origine agricole, et représentés exclusivement par les dattes, ont un taux de 5,20% du total des exportations : 0,022 millions de dollars en valeur.

En fin de compte, l’Algérie ne figure même pas parmi les 13 pays d’Afrique (mentionnés dans le tableau)  exportateurs vers la République Tchèque.

De gauche à droite : Sikela, Zeghdar et Pokrona

La motivation tchèque est expliquée par le ministre du Commerce et de l’Industrie de la République Tchèque, Jozef Sikela, de cette manière :

Premièrement, le domaine géologique

« Dans un environnement économique mondial en évolution rapide, je considère qu’il est crucial de renforcer les relations avec les pays qui nous sont proches, et l’Algérie en fait partie. Je considère l’Algérie comme l’un des pays d’Afrique du Nord les plus avancés sur le plan économique et industriel, qui est considéré à juste titre comme un partenaire commercial traditionnel de la République tchèque. Les deux pays sont liés par une longue tradition de relations politiques et commerciales, sur lesquelles nous pouvons bâtir avec succès notre partenariat pour l’avenir. L’ancienne Tchécoslovaquie a entretenu des relations étroites et privilégiées avec l’Algérie, et pas seulement dans le domaine de l’industrie. Les géologues tchécoslovaques ont effectué des études géologiques en Algérie, qui ont permis de découvrir puis d’exploiter économiquement de nombreux gisements minéraux importants. La coopération dans ce domaine offre un grand potentiel, notamment la possibilité d’utiliser l’expérience des géologues et des fabricants d’équipements de carrière tchèques. »

Deuxièmement, le domaine énergétique :

« L’Algérie est aussi depuis longtemps une puissance énergétique mondiale, un important producteur de pétrole et de gaz naturel, elle est le quatrième exportateur mondial. Enfin, et surtout, l’Algérie est l’un des principaux fournisseurs de gaz naturel à l’Europe, ce qui contribue de manière significative à la diversification son approvisionnement et aide à remplacer le gaz russe. J’y vois également un grand potentiel pour le développement de relations mutuelles. Nous savons que le Plan algérien de développement économique 2020 met en avant un nouvel axe sectoriel pour l’économie, avec le triptyque souveraineté alimentaire, transition énergétique et économie numérique. »

Les réformes adoptées visent clairement à améliorer la situation économique du pays. Le gouvernement algérien cherche également à s’ouvrir davantage aux autres pays et à attirer les investissements. Nous sommes prêts à participer à ces opportunités et je serais heureux de voir les entreprises tchèques rejoindre les rangs des principaux partenaires économiques de l’Algérie dans la nouvelle ère à venir. Une industrie pétrolière forte est la base de l’équilibre économique et en même temps une garantie pour l’indépendance énergétique de l’Algérie. Nous sommes intéressés par une coopération avec les entreprises les plus importantes, notamment les partenaires du secteur de l’extraction et du traitement du pétrole et du gaz, y compris la compagnie énergétique publique Sonatrach, où des contacts ont déjà été établis avec la partie tchèque. »

Troisièmement, les ressources minérales et les TIC

« L’un des objectifs de ma visite en Algérie est de renforcer la coopération dans les secteurs de l’énergie et des ressources minérales, ce qui conduira à l’élévation de nos relations au niveau d’un partenariat stratégique et, en même temps, j’espère étendre cette coopération dans les domaines du commerce, de l’investissement, de l’innovation, des TIC, des technologies environnementales, de l’économie circulaire et bien d’autres. Les entreprises tchèques sont prêtes à offrir un large éventail de technologies et d’équipements, non seulement pour le secteur de l’énergie (que ce soit les énergies renouvelables et la sécurité énergétique), mais aussi dans les domaines de la géologie, de l’exploitation minière et du traitement des matières premières, notamment du gaz, de l’économie de la connaissance et d’autres secteurs. »

Exemples de réussite d’entreprises tchèque

La dizaine d’entreprises tchèque, conduite par la Confédération de l’industrie, dirigée par le vice-président et directeur de la délégation,František Chaloupecký, et la Directrice pour les relations internationales, organisatrice de la mission entrepreneuriale, Petra Šeráková, sont en train, dans le cadre du BtoB, de prospecter les possibilités de s’introduire dans le marché africain.

Parmi elles, nous citerons :

Aluminium Centrum, comptabilisant prés de 25 ans d’expérience, est spécialisée dans les matériaux en aluminium et ses alliages (plaques, barres, tôles, profilés, panneaux fraisés des deux côtés avec film de protection, blocs forgés et coulés). Selon Marcell Kollman, responsable exécutif d’Aluminium Centrum, qui a déclaré à dzcharikati .net, que « Nous sommes également spécialisé dans la fourniture des matériaux en laiton, cuivre, bronze et inox en tant que gamme complémentaire. Notre objectif c’est d’écouler notre marchandise, via un revendeur, ici en Algérie, dont c’est le premier pays africain que nous ciblons. Cela nous permettra d’étendre un peu notre protefeuille client, actuellement concentré en Europe, notamment, en Pologne.»

Marcel Kollman. Aluminum Centrum

Plasma Lab, jeune entreprise de 6 ans, forte de plus de 40 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel, exploite 10 centres de don agréés de plasma sanguin dans la République Tchèque, et comptant plus de 112 000 donateurs de plasma sanguin. Elle est certifiée PPTA/IQPP et GRIFOLS/PMF, délivrés par l’Institut national pour le contrôle des médicaments (SÚKL). Plasma Lab est également versé dans les actions caritatives. Elle a été représenté lors de ce Forum par Jan Klusacek, Conseiller, qui a révélé que “Plasma Lab vise le marché algérien, aprés avoir réussi de s’implanter dans des pays comme la Géorgie et la Serbie.”

Jan Klusacek. Plasma Lab

Futur partenariat entre les ministères de la Recherche scientifique, algérien et tchèque ?

En tous les cas ce qui est en ressort des discussions entre un cadre du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et son vis-à-vis tchèque, le ministère de la Science, de la Recherche et de l’Innovation, représenté par son conseiller économique, Reda Ifrah, un Algérien d’origine. « C’est que nous souhaitons dans les plus brefs délais. », a déclaré à Dzcharikati, Reda Ifrah.

Reda Ifrah, Algérien conseilleur du ministre de la Science, la Recherche et l’Innovation tchèque

Dans ce cadre, la délégation tchèque a été rehaussée par la présence de l’Association pour la recherche appliquée en IT., conduite par la conseillère,  Alexandra Rudyšarová, qui contribue à la hausse des indicateurs du PIB en République Tchèque. Elle fait partie d’un réseau européen constitué de 12 000 membres répartis sur 80 pays dans le monde, représentés par des entreprises de différentes tailles, dont les startups.

Parmi ses objectifs avoués, figurent :

  • mettre en place les conditions de lancement et de positionnement du l’IT en tant de partenaire pour les objectifs de l’industrie de la transformation,
  • exporter les services numériques, les logiciels et le.

 

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