Skikda-Abdelkader Bensaid, a été nommé wali de Skikda, dans le cadre du mouvement partiel dans le corps des walis, opéré ce lundi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Il est le sixième en sept ans à occuper ce poste dans la wilaya du 20 Août 1955. Une valse qui ne sert pas la stabilité politique et, partant, le développement local.
Abdelkader Bensaid, a été wali d’El Oued avant cette investiture, devenant, ainsi, le troisième wali à avoir occupé ce poste avant d’être à la tète de Skikda, après Abdelhakim Chater (Tizi Ouzou) et Hadjeri Derfouf (actuellement incarcéré, était wali de Relizane) ; les trois autres walis ayant été des secrétaires généraux de wilayas.
Le hic également, c’est que sa nomination coïncide avec l’affichage de la liste des bénéficiaires des 1 500 logements publics locatifs (LPL), prévu au cours du mois de septembre, comme annoncé par le précédent wali de Skikda, Aissa Aroua.
Abdelkader Bensaid, fera-t-il confiance à son prédécesseur en affichant telle quelle la liste peaufinée après des mois d’attente ? Ou suivra-t-il la tendance nationale, à savoir, tout refaire par lui-même et s’assurer que les bénéficiaires lui doivent la paternité de l’opération de distribution de logements ?
En tous les cas, les Skikdis, las d’attendre, opteront pour la première, au vu de l’impatience qui les a déjà rongés et déprimés depuis longtemps.
Pas seulement le logement, dont on a révélé à maintes les anomalies, il y a aussi beaucoup de dossiers en attente de dépoussiérage. Le cadre de vie, les arcades, l’emploi, l’investissement, les zones déshéritées en sont les plus importants.
Le cadre de vie, exigerait une plus grande attention. Routes défoncés, hygiène salissante, anarchie dans les transports, prédominance des marchés informels. Ce sont là, quelques exemples dont citoyens et presse locale n’ont cessé d’attirer vainement l’attention sur l’urgence d’y remédier. Et comme dit le fameux dicton, ‘’celui qui n’avance pas recule’’, il est en toute logique que délaissés, ces sous-secteurs ont connu une régression insoutenable, impactant négativement la vie en communauté.
Les arcades, méritent à elles seules un intérêt particulier, méticuleux, à la hauteur du comportement de ses résidents qui vivent sous le spectre de la mort. En effet, l’avenue Didouche Mourad est un danger de mort quotidien et imminent, du fait des répétitives chutes de toits, de planchers et, parfois, de logements entiers. Le projet de restauration des arcades confié aux espagnols, a été délaissé pour des raisons qui demeurent à élucider.
L’emploi, est devenu, Coronavirus et bien avant, un casse-tête Skikdi. Les yeux rivés vers l’Entreprise portuaire de Skikda (EPS) et Sonatrach, les diplomés et les autres attendent ce recrutement qui ne vient que rarement et, souvent, pas de la manière équitable attendue.
Sonatrach, qui a une base (zone industrielle ZI) à Skikda mais dont la décision est à Alger et Oran, suscite colère et indignation des citoyens. Devant le poste d’accés de la ZI, à maintes reprises, les diplômés Skikdis, résidant dans la station balnéaire de Larbi Ben M’hidi, qui compte un grand nombre de chalets des employés des différents complexes de Sonatrach, ont contesté leur marginalisation et infirmé le fait selon lequel, ils ont été avantagés dans les postes de recrutement du fait que leurs parents soient des anciens travailleurs de Sonatrach.
Sonatrach, doit aussi, comme elle le fait dans les wilayas ou elle est implantée, contribuer pas seulement à pourvoir de l’emploi, certes tributaire des projets industriels et énergétiques, mais aussi à des actions citoyennes au profit de la ville et de toute la wilaya, si cela s’avérera nécessaire. La Responsabilité sociale des entreprises (RSE) est un chapitre dont Sonatrach connait bien l’utilité.
L’investissement, est justement le secteur qui apporte la richesse, notamment en matière d’emploi. Skikda en est dépourvue, faisant partie des rares wilayas ou le lancement de projets privés est faible. A cela s’ajoute le fait que les entreprises nouvellement mises en place, et elles sont rares, optent pour le manque de visibilité en matière de communication et de marketing, une sorte de confinement bien avant le Coronavirus !
Les zones déshéritées, baptisées récemment zones d’ombre par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, représentent une plaine extensible de la dégradation de Skikda. Des visites de terrain, nous ont démontré que l’an 2000 est une utopie pour beaucoup de familles, ça fait partie de l’avenir incertain que du présent ! Des programmes d’urgences seraient la seule alternative à des habitants vivant, et sans exagération, dans un environnement avant l’indépendance de l’Algérie. La situation des zones est notamment compliquée par le vaste territoire de Skikda et la caractéristique de régions disparates relevant de la même circonscription administrative.
On peut ajouter à ces dossiers, ceux de la distribution de l’eau et d’une manière générale, sa gestion en matière informative, dont plusieurs habitants en savent beaucoup, du fait qu’ils en souffrent de la “quasi-sécheresse”.
Ceci est succinctement ce que subit Skikda. Du pain sur la planche pour Abdelkader Bensaid. Car les Skikdis sont révoltés digitalement. En témoignent les groupes de Skikda, ‘’Agir Pour Skikda’’, ‘’Sos Skikda’’, ‘’Visa Pour Skikda’’, ‘’Citizens Of Skikda’’, en sont quelques exemples. Le sursaut digital et, parfois sur terrain, des habitants de Skikda, est symptomatique d’un ras-le-bol qui n’a que trop duré. Se serrer les coudes est, aussi, une donnée à ne pas négliger. .