« Changement climatique et économie circulaire », tel est le thème de l’atelier organisé, du 2 au 5 décembre 2024, à Tunis, capitale de la Tunisie, par Africa 21 dans le cadre du ‘’Réseau des journalistes africains spécialisés sur le développement durable et le changement climatique’’, et ayant vu la participation d’une vingtaine de journalistes d’Algérie, de Tunisie et du Maroc. Africa 21 regroupe plus de 850 journalistes issus de 43 pays africains.
Atelier de Tunis d’Africa 21 : cap sur l’adaptation des économies régionales
L’atelier de Tunis s’est attaqué en particulier, dans sa 1re session, à :
- la question de l’adaptation des économies régionales,
- des productions et de la société de consommation face aux effets du changement climatique,
- de la désertification et de l’aridification des terres.
Quant à la session 2 du programme, il était question de la gestion raisonnée des ressources pour des économies durables.
Modèles d’entreprises durables et circulaires : Giorgio Mosangini fait le point
Giorgio Mosangini, Chef du département d’entrepreneuriat vert et société civile, MedWaves, a dans ce cadre, présenté une communication liée aux modèles d’entreprises durables et circulaires. Tout d’abord, le conférencier a donné une brève définition du vocable de l’économie circulaire, indiquant « qu’au-delà de l’actuel modèle industriel linéaire qui se résume à « extraire, fabriquer et jeter », une économie circulaire vise à redéfinir la croissance, en se concentrant sur les bénéfices positifs pour la société. Elle implique progressivement de découpler l’activité économique de la consommation de ressources non renouvelables et d’éliminer le concept de «déchets».
Il a ajouté : « Soutenu par une transition vers les sources d’énergie renouvelables, le modèle circulaire construit un capital économique, naturel et social. »
Les trois principes de l’économie circulaire
Le modèle circulaire repose, rappelle-t-il, sur trois principes :
- éliminer les déchets et la pollution,
- maintenir les produits et les matériaux en usage,
- régénérer les systèmes naturels, selon la Fondation Ellen MacArthur).
Fonctionnement de l’entreprise durable
Giorgio Mosangini a ensuite définit les grands axes régissant le fonctionnement l’entreprise durable. Il s’agit d’après le communicant de mettre évidence le lien qui peut exister entre l’économie circulaire et l’entreprise durable, qui propose des solutions commerciales qui créent de la valeur écologique et/ou protègent l’environnement (en relevant les défis environnementaux et/ou en réduisant ses impacts sur l’environnement) et qui sont économiquement viables et socialement utiles et responsables.
Comment une entreprise durable peut-elle créer de la valeur environnementale et contribuer à l’économie circulaire?
La réponse à cette question est exposée en deux parties, la première a trait à l’éco-innovation, autrement dit, transformer les défis écologiques en opportunités économiques pour créer de la valeur environnementale, la deuxième comprend l’éco-conception, c’est-à-dire la réduction des impacts sur l’environnement tout au long du cycle de vie des produits et des services.
L’éco-innovation, ou comment créer de la valeur environnementale
Aussi, l’éco-innovation consiste également à proposer de nouvelles solutions et des alternatives qui permettent à une entreprise de réduire son impact sur l’environnement et/ou de créer de la valeur environnementale. Le conférencier a donné un exemple pour mieux faire passer cette explication « une voiture fabriquée en utilisant moins de matières premières et d’énergie et en produisant moins de déchets. »
L’éco-conception, ou comment initialement tout impact sur l’environnement?
Quant à l’éco-conception, elle consiste à prendre en compte et à évaluer dès la phase de conception (d’un produit ou d’un service et de son modèle d’affaires) tout impact potentiel sur l’environnement.
« Généralement, ce sont 80 % des impacts environnementaux sont déterminés lors de la phase de conception. Grâce à l’éco-conception, nous pouvons évaluer nos impacts et définir des stratégies pour améliorer notre performance environnementale à chaque étape du cycle de vie. L’éco-conception nous aidera également à réduire les coûts (en augmentant l’efficience en matériaux et énergie). Les impacts sur l’environnement doivent être systématiquement évalués à toutes les étapes du cycle de vie du produit/service. »
Giorgio Mosangini.
In fine, la combinaison des approches d’éco-innovation et d’écoconception peut déboucher sur des stratégies alternatives de modèles d’entreprise circulaires.
Les 5 axes de l’éco-innovation et de l’éco-conception

Cependant, pour mettre en pratique ces deux concepts, le conférencier a développé 5 axes stratégiques par ordre de rétention de la valeur des ressources et de difficulté de mise en œuvre et de coordination au sein des chaînes de valeur.
1. Prévenir la pollution et économiser les ressources Principales étapes du cycle de vie concernées : Matériaux et ressources / Production / Emballage. Production zéro déchet. Éviter et prévenir la pollution et les émissions (air, eau, sol) Procédés de production économes en ressources et en énergie (économies de ressources et d’énergie) Absence de responsabilité de l’entreprise après-vente.
2. Récupérer les ressources en fin de vie Principales étapes du cycle de vie concernées : Fin de vie / Matériaux et ressources. Conception pour le démontage, le remontage et le recyclage Collecte Recyclage L’entreprise assume la responsabilité des matériaux après-vente.
3. Prolonger l’utilisation des ressources et réduire la fin de vie Principales étapes du cycle de vie : Utilisation et maintenance / Fin de vie. Conception pour la durabilité, la longévité et la modularité Collecte, recyclage et réutilisation. Réparation et remise à neuf. Mise à niveau. Réutilisation et revente
4. Augmenter le taux d’utilisation des ressources Principales étapes du cycle de vie : Utilisation et maintenance. La servitisation / modèles axés sur le produit en tant que service : vendre la fonctionnalité, la performance, plutôt que le produit Abonnements de location et de leasing. Économie de partage / économie collaborative L’entreprise assume la propriété et l’entière responsabilité du produit après-vente.
5. Évoluer aux approvisionnements circulaires et aux ressources renouvelables : évoluer aux approvisionnements circulaires et aux ressources renouvelables. Principales étapes du cycle de vie concernées : L’ensemble du cycle de vie. Passer d’énergies et de ressources limitées à des énergies et des ressources renouvelables, en respectant les cycles de régénération naturels et en fermant les boucles. Produits et services slow living avec un contrôle total sur les chaînes de valeur (slow food, slow cities, etc.) L’entreprise assume ses responsabilités pour parvenir à une circularité totale.