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Conférence-débat de Jil Jadid : la dimension spirituelle pour organiser les Algériens

Gros-plan sur le rôle historique des Zaouïas en Algérie

Parti politique-Jil Jadid, le parti politique dirigé par Sofiane Djilali, a organisé, via son Conseil scientifique, dans la soirée d’hier, jeudi, au niveau du centre culturel Larbi-Ben M’Hidi (Sidi M’hamed, Alger), une conférence-débat sur ‘’la dimension spirituelle pour organiser la société algérienne’’.

La conférence-débat, a été animée par Dr Youcef Mecheria, enseignant-chercheur en sciences islamiques, Dr Abdelmounim Kassimi El Hassani, spécialiste du soufisme en Algérie, et Dr Sofiane Abdeslam, enseignant-chercheur spécialiste en anthropologie des religions.

La rencontre, a été une aubaine pour un peu réhabiliter, aux yeux du public, le rôle historique des Zaouïas et leurs positions vis-à-vis de la colonisation, et ce, depuis l’invasion française en 1830, mais aussi, de dénoncer les blocages et autres représailles dont ses partisans ont eu à subir, durant les deux décades 1962-1982.

Historiquement, Dr Youcef Mecheria, tient à relier, en dépit de la distance temporelle, les roles complémentaires en matière de réformisme, entre les Zaouïas et l’Association des oulémas musulmans algériens, fondée par Abdelhamid Ben Badis, et qui, selon l’intervenant, suit la ‘’Tariqa Rahmania’’.

Sur le plan académique, en matière de références et de statistiques sur les Zaouïas, les documents savants y afférents demeurent faible proportionnellement à l’importance sociale, religieuse et historique des ‘’Tarikates’’, s’indigne Dr Abdelmounim Kassim El Hassani.

A l’échelle internationale, en réponse à un algérien basé à l’étranger, intervenant par Skype, et qui voulait connaitre le rôle que doit jouer la diplomatie algérienne à l’étranger, notamment, en Afrique, Dr Sofiane Abdeslam, plaide pour une offensive internationale, particulièrement en Afrique, qui devra redonner à l’Algérie, essentiellement dans l’aspect spirituel, la place qui lui sied.

Jil Jadid, donne rendez-vous à ses cadres et militants, mais aussi, aux fidèles et toutes les personnes intéressées par les débats, le mardi 21 avril, au même endroit, pour aborder « Le conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur l’Algérie »

TROIS QUESTIONS A DJILALI SOFIANE

En clôture de cette rencontre, nous avons sollicité le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, pour un entretien-express, qui a voulu répondre à trois questions, tout en remerciant le rôle des élus de l’Assemblée populaire communale (APC) de Sidi M’Hamed d’avoir facilité l’organisation de la conférence-débat au niveau du centre culturel Larbi Ben M’hidi ,

Pourquoi le choix de ce thème et pourquoi l’avoir prévu durant ce mois ?

C’est évident, nous sommes à Ramadan, mois sacré, tout indiqué pour réfléchir au spirituel. Le thème, quant à lui, est extrêment important, ses aspects en font déjà partie du ‘’projet de société’’ de ‘’Jil Jadid’’ que je dirige.

Il faut savoir, qu’on ne peut construire une société en faisant abstraction de ses référents religieux et spirituels. Rendre fonctionnelle une dimension spirituelle à l’Homme, est impératif, mais que cela ne devienne pas une entrave à la modernisation ; au contraire, elle doit l’accompagner et irriguer la société.

Rappelons que les sociétés qui se sont développées, à qui manquent une dimension humaine et spirituelle, en étant en l’occurrence matérialistes et consuméristes, ont relégué en seconde priorité, les relations humaines.

L’Algérie, qui sort du traditionnel, n’a vu, à ce jour, l’élaboration d’aucun modèle moderne intégrant sa dimension authentique. Et c’est sur cela, que l’élite doive s’impliquer, s’engager et y réfléchir.

On doit proposer aux Algériens, non seulement un projet économique et social, mais aussi et surtout, un projet de société intégrant tous ces éléments.

Pourquoi avoir opté pour le Soufisme et pas, d’une manière générale, pour l’Islam et ses préceptes, comme thématique organisatrice de la société algérienne ?

Je pense que beaucoup d’Algériens s’intéressent à l’Islam dans ses aspects divers, et le Soufisme, une caractéristique de notre société, en fait partie.

Il faut savoir que, en Algérie et au Maghreb, l’Islam a été porté par les Zaouias (torokiya) ; c’est important pour la société civile, partis politique et même l’Etat, de connaitre le fonctionnement de ce type de congrégations pour pouvoir la rendre fonctionnelle et non pas en faire un élément d’opposition au projet de développement du pays.

Parler que de l’aspect théorique de notre religion musulmane, je pense qu’il y a d’autres lieux pour le faire, parler du contenu religieux, ce n’est aussi notre mission ; nous ne sommes pas là, pour parler de la pratique religieuse, d’autres parties peuvent s’en occuper.

Mais parler des structures sociales liées à la religion, au ‘’torokiya’’ en Algérie, je pense que, humblement, nous pouvons le faire, car il est important de les comprendre, de les écouter et de leur donner la place qui leur sied en Algérie.

Votre conférence-débat, coïncide avec la nomination, toute récente, au rang de ministre, de Mohamed Mamoun El-Kacimi El Hassini, cheikh de la Zaouia Kassimia de Boussada, au poste de recteur de la Mosquée d’Alger. Y-a-t-il une relation entre les deux événements ?

Non, il n’y a pas de relation directe, nous sommes un parti politique totalement indépendant, nous n’avons pas de responsabilités gouvernementales, et ce, bien que nous aspirions à jouer un rôle positif au profit de notre société.

Nous visons simplement, à travers ces rencontres et thématiques d’actualité, à former nos cadres et nos militants et leur ouvrir des horizons de réflexion.

Nous pensons qu’on doit dépasser l’organisation d’événements comportant des thématiques exclusivement importés, on se devant, chacun selon ses attributions, d’engager une réflexion endogène, qui est un segment important de la formation de notre société.

 

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