« Nous ne voulons plus que l’Algérie soit juste considérée comme un marché commercial des produits français, mais plutôt comme une zone d’investissement générateur de richesses et d’emplois. »
Ce sont les propos qui retiennent l’attention, lors du Forum d’affaires algéro-français, qui s’est tenu, aujourd’hui 23 mai, à l’Hôtel Aurassi d’Alger, dans une ambiance timide et quasi-effacée, entre les opérateurs économiques des deux rives de la Méditerranée.
Les propos sont de Mohamed Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc), auxquels adhèrent le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Geoffroy Roux de Bézieux, les deux organisations à l’origine de ce Forum, qui plaident pour “un rapprochement des centres de production des centres de consommation.”
Ils sonnent, également, comme un aveu selon lequel le transfert technologique et de savoir-faire censé régir les partenariats entre les opérateurs économiques des deux pays, et partant, des deux gouvernements, a toujours été relégué à la queue des priorités.
Agli, plus clairement, dira : « Les avantages comparatifs en termes de ressources humaines, de coût des facteurs de production et de la position géographique de l’Algérie présentent des opportunités franches de partenariat avec les entreprises françaises et étrangères de manière générale et à laquelle les pouvoirs publics, les acteurs socioéconomiques publics et privés accordent la priorité capitale. », avant d’ajouter : «C’est à ce titre que nous aspirons surtout, à rehausser notre coopération économique à la dimension de partenariat stratégique. Un partenariat qui ne peut que réussir au regard de l’histoire commune et au vu des autres facteurs et avantages socioéconomiques connues de tous, notamment une diaspora, savante des affaires économiques, convaincue et engagée et qui reste attachée au pays. »
Le président de la Capc, en demande, enfin, un meilleur classement de l’Algérie au sein des agences de notations, dont la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface), tout en annonçant la tenue, à la fin de l’année en cours, d’Algerian Business Conference (ABC), rendez-vous devant davantage consolider les relations entre les deux pays.
Pour sa part, Mehdi Bendimerad, vice-président de la Capc, a insisté sur l’augmentation du nombre des entreprises françaises dans les appels à projets lancés par l’Algérie. Pour l’exemple, il a donné le programme de 1 000 mégawatts dans l’industrie photovoltaïque, qui devra consommer un (1) million de dollar d’investissement, dont 20% sur fonds propre, et générer 68 000 emplois. Malheureusement, selon ses dires, seulement 3 entreprises françaises ont été inscrites pour décrocher le marché. « Ce qui est rien par rapport au nombre total de candidats, 110 entreprises, voire moins même que les entreprises algériennes, turques et chinoises, respectivement de l’ordre de 07, 08 et 12. », a-t-il indiqué.
75 rencontres d’affaires algéro-françaises
Les intervenants en appellent au renforcement de la colocalisation entre les deux pays, notamment, dans le souci d’équilibrer les chaînes de valeurs.
Ceci dit, les rencontres d’affaires algéro-françaises ont atteint les 75 rencontres depuis la dynamisation des relations patronales entre les deux pays, soulignée par la présence active de 500 entreprises française en Algérie (chiffres actuels), et un développement notoire de l’industrie pharmaceutique et de l’industrie du ciment, selon le rappel de Jeremy Sterenzy, président du Directoire de la Société générale Algérie (Sga).
Lors du Forum d’affaires algéro-français, deux panels ont été programmés : ‘’Climat des affaires et opportunités d’investissement en Algérie’’, et ‘’Diversification de l’économie et intégration aux chaînes de valeurs euro-méditerranéennes’’
La délégation française était composée d’industriels dans le domaine aéronautique, l’industrie pharmaceutique et l’agriculture. Selon des sources indiscrètes, c’est depuis octobre que les tentatives de ramener le Medef ont été initiées.