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Dérèglement climatique : l’Algérie bascule d’un pays semi aride à un pays fortement aride  

« Parler des intempéries et des changements climatiques en Algérie ou dans tout autre pays est devenu une question courante, étant étroitement lié à la situation climatique mondiale, fortement affectée par le réchauffement climatique, qui a provoqué en Algérie, comme dans la région nord-africaine, des phénomènes naturels exceptionnels, notamment des sécheresses ou encore des orages fréquents sur de courtes périodes, susceptibles d’entraîner des inondations »

C’est ce qu’a déclaré le directeur du Centre climatologique national (CCN), Salah Sahabi Abed, avant d’ajouter que « les études réalisées par des spécialistes dans le domaine indiquaient, qu’au cours des prochaines années et jusqu’en 2030 ou encore en 2050, la pluviométrie saisonnière diminuera à 20%, voire oscillera entre 15 et 30%. »

« Si les émissions de gaz ne sont pas réduites ou atténuées en prenant les mesures nécessaires, il est possible d’atteindre un hiver sans pluie.», a-t-il mis en garde, poursuivant : « L’on constate que les taux de pluviométrie ont diminué en Algérie au cours des trente dernières années. »

De son coté, Khaled Ben Mohamed, Directeur général du bureau d’études et des statistiques au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Madr), a déclaré à l’Invité de la Rédaction de la Chaine 3 de la Radio algérienne, que « l’Algérie a basculé d’un pays pratiquement semi aride à un pays fortement aride notamment à l’Ouest où il a été constaté un glissement des étages bioclimatiques d’environ 150 kilomètres au nord. », tout en expliquant que « la rareté des précipitations et le prolongement de la sécheresse ont provoqué un décalage des cycles végétatifs des cultures. ».

« C’est pourquoi, fait-il savoir, les pouvoirs publics s’y adaptent progressivement en adoptant des stratégies nouvelles à l’effet de maintenir les niveaux de production agricoles. Devant la complexité de cette mission d’adaptation pour assurer la sécurité alimentaire. »

Ben Mohamed recommande : « Une visibilité avec des projections chiffrées et une fiabilité des statistiques  pour le secteur dans un contexte de changements climatiques, et ce, afin d’aider à l’amélioration du niveau de satisfaction des besoins alimentaires de la population et la fourniture des produits agricoles en quantités suffisantes sur toute l’année. Pour en arriver là, le bureau d’études et des statistiques rurales s’impose tel un outil d’aide à la décision et la maturation du secteur via l’élaboration de ces stratégies. »

Autrement dit : « faire de l’évaluation afin de permettre une visibilité à long terme en termes de stratégies en production. »

Abordant le rôle du bureau d’études, Ben Mohamed dira de lui qu’il trace des objectifs à moyen et long termes.

Plan de développement du secteur agricole 2022-2024 : recentrage

Au sujet du « plan de développement du secteur agricole 2022-2024 », l’expert a révélé qu’il est en cours de recentrage pour la période 2022-2025, manière de « donner de la visibilité aux activités de l’économie agricole pour afficher les ambitions de l’Algérie », a-t-il précisé, avant d’ajouter que « faire face justement aux contraintes climatiques qui se posent avec acuité, occasionnant un changement de comportement des plantes. »

Le bureau a pour vocation de prendre en charge ce recentrage, à moyen et à long termes, impliquant toutes les filières (une trentaine, ndlr) dont certaines dites-stratégiques, telles que les céréales, les grandes cultures, le maraichage, la production de fourrage et donc la production du lait.

Technologie : impératif remède

Khaled Ben Mohammed, préconise notamment le recours à la technologie dans le domaine agricole, rempart reconnu contre les contraintes en question.  « Dans le sillage de cette conjoncture, dit-il, intervient la tenue de la haute commission mixte algéro-italienne qui doit sceller un partenariat stratégique avec le ministère de l’Agriculture au même titre que celui de l’Energie intimement déterminants pour l’avenir de l’Algérie. »

 

 

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