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Professeur Belkacem Fergani : « je suis partisan du développement de l’IA en Afrique, pour la société africaine et avec des compétences africaines »

Belkacem Fergani est l’un des 9 panélistes du Webinaire 2 sur la Géopolitique Mondialisée, intitulé « les enjeux de l’intelligence artificielles en Afrique », organisé jeudi 2 mars sur Sedispace, par le Cluster Digital Africa, présidé par Amadou Diawara.

Professeur des universités, il demeure un fervent partisan d’un développement de l’IA en terre africaine, sous conditions qu’il soit avec des compétences africaines. Et ce n’est pas celles-ci dont l’Afrique en est dépourvue. L’une des solutions qu’il préconise, c’est de développer un écosystème réglementaire et sociétal.   Ecoutons-le.

L’Ecole nationale supérieure de l’Intelligence artificielle et l’Ecole nationale supérieure de Mathématiques, deux établissements universitaires algériens nouvellement créés. Donc, L’IA est bien garnie pour se développer. Qu’en pensez-vous ?

Il n’y a pas que ces deux structures de formation supérieure. Les universités algériennes, comme l’université des sciences et de la technologie Houari Boumédiène de Bab Ezzouar (USTHB) et l’Ecole supérieure d’informatique (ESI) ne sont pas des moindres et sont même précurseurs. Mais cela n’est pas suffisant. Je pense que cette matière doit être développée conjointement avec la Data Science a une large échelle.

Les aspects de codage et IA dev Op doivent être développés beaucoup plus. Je veux dire beaucoup plus de travaux pratiques à l’échelle académique et même au sein des entreprises économiques et des organisations. Des DATALAB doivent émerger au sein des entreprises. Des DATACENTERS doivent fleurir aussi afin d’abriter des bases de données publiques dont nous manquons terriblement.

Votre statut de chercheur-universitaire, algérien mais aussi d’envergure régionale, vous permet de bien détecter les failles de l’écosystème prégnant en IA et d’y remédier. Quelles sont donc les solutions, organiques et technologiques ?

Je suis un chercheur algérien d’envergure locale. Vous m’attribuer une qualité que je ne mérite pas, car je n’en possède pas sincèrement les attributs. Néanmoins, je vais essayer de répondre comme suit : il y a lieu de développer l’écosystème règlementaire et sociétale pour que les solutions technologiques mettant en œuvre l’IA et Data Science aient un impact sur la société

Aussi, favoriser et inciter à la création d’associations a caractère scientifique et technologique et lever les barrières économiques et règlementaire sur l’acquisition des équipements électroniques devant conduire à la fabrication des systèmes à base de l’IA. Il n’y a pas que des applications Software, on parle de concevoir et fabriquer des systèmes industriels et équipements dans le cadre de la Révolution Industriel 4.0

Quand je parle, je ne vise pas que le secteur universitaire et académique, mais aussi le secteur économique (entreprises et industrie)

L’idée d’une formation académique et entrepreneuriale à laquelle vous adhérez au niveau africain est assez originale. Quelles sont vos missions et perspectives ?

Je demande une synergie de coopération à l’échelle africaine pour développer et pour que l’IA soit opérationnelle  L’Union africaine (UA) dispose de structure équivalente dans le domaine technologique. On peut y penser. Au début, on commence par l’organisation d’événements régionaux sur le continent africain (conférences internationales et symposiums). Quant au volet entrepreneurial, et startup également, pourquoi pas organiser la Coupe Africaine des Projets Startup Innovants (African StartUp Cup Summit)

Et je suis disposé à discuter dans un cadre plus formel pour développer la contenu de votre troisième question. Enfin, je suis partisan du développement de l’IA pour la société africaine avec des compétences africaines, et sur le sol africain.

Bio Express de Belkacem Fergani :

Belkacem Fergani est professeur des universités depuis 2015. Il est titulaire d’un Ingéniorat, Magister et un Doctorat d’Etat en électronique des systèmes, spécialité Traitement Numérique des Signaux. Il pratiquait à son époque, ce qu’on appelle aujourdhui de l’Analyse de Données. Son domaine d’expertise est le traitement numérique des données et machine Learning.

Belkacem Fergani est directeur-fondateur d’un Laboratoire de recherche (Laboratoire d’Ingénierie des Systémes Intelligents et Communiquants) depuis 2017, et également fondateur-manager d’un incubateur  technologique de start-Up à l’USTHB.

Il est partisan d’un réseau d’acteurs africains pour promouvoir et développer la formation en intelligence artificielle et science des données. Belkacem Fergani souhaite que cela soit fait dans le cadre d’une formation académique et entrepreunariale.

 

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